Qu'est-ce que l'agriculture biologique ? (texte informatif)

Publié le par Ilex Leon

    L’agriculture biologique arrive à la suite à l’avènement de l’agrochimie, au milieu du XIXème siècle, et surtout au développement de l’usage des engrais minéraux issus de la chimiosynthèse, dans les années 1930. Ces évènements amenèrent de plus en plus de personnes à souhaiter consommer des produits naturels qui respectent la santé et l’environnement. Par extension et sympathie, le bio devient un système de valeurs respectueux, correspondant en tout point aux critères de développement durable « sustainable development » que mettent au point des scientifiques et économistes. On considère usuellement comme ses fondateurs Albert Howard, Rudolf Steiner, Hans Müller (de) et Maria Müller (de), Hans Peter Rusch (de), Masanobu Fukuoka, pour ne citer qu'eux.  

 

En agriculture, le mot « bio » est défini depuis les années 1920, mais n’est organisée à l’échelle mondiale que depuis 1972(International Federation of Organic Agriculture Movements –IFOAM). C’est en réalité un label utilisé par le minislogo abtère de l’agriculture français, puis par la communauté européenne. Plus concrètement, le ministère a défini une norme avec un logo « AB » qui signifie qu’un produit est bio lorsqu’il ne contient aucun élément chimique ou de synthèse, ainsi que l’utilisation d’organisme modifié. L’intervention de l’homme est alors une collaboration dans la combinaison des éléments de la nature, tout en respectant les équilibres naturels, le vivant « une agriculture biologique, comme l’agriculture naturelle que pratiquait nos ancêtres ».

Pour ce faire, les exploitants biologiques utilisent la rotation des cultures, fondement même d’une utilisation efficace des ressources du sol, ainsi que les ressources de la ferme, comme le fumier et les aliments produits sur place par les animaux d’élevage. Ils peuvent également jouer sur le choix d’espèce végétales et animales résistantes aux maladies, sur les pratiques d’élevage adaptées. De là, diverses techniques ont été remis en vigueur, où ont été crées, tels que la permaculture, qui maximise les interactions entre les cultures. Il y a également l’agroforesterie, consistant à intégrer les arbres aux exploitations agricoles, ou même le compostage et le paillis qui restitue les nutriments prélevés au sol.

 

 

Le bio dans le monde :

 

L'agriculture biologique favorise la filière courte (proximité entre lieu de production et de vente) et accorde une grande importance à la production d’aliments de saison. Les circuits de commercialisation se résument parfois à la vente directe à la ferme, aux petits marchés de producteurs, voire à des échoppes sur le bord de la route.

Bien entendu, le label « bio » n’est appliqué sur des produits que s’ils remplissent les normes et les cahiers des logo-biologique-europeencharges. Par la suite des inspections et de nombreux rapport des auditeurs d’Ecocert décideront si oui ou non, un produit peut toujours être considéré comme bio. Bien que La Politique agricole 2011 devra permettre à une exploitation de bénéficier d'un label bio, même si les parcelles ne sont pas toutes cultivées en bio.

Toutefois, même si l’agriculture biologique se fait par filière courte, il serait peut judicieux de penser qu’elle n’a pas sa place au niveau Européen, ou même mondial. Rappelons que 7 % de la superficie agricole utilisée de l'UE-27 fin 2009 (8,6 millions d'hectares, 209 111 exploitations agricoles) était consacrée à l'agriculture biologique, mais avec de fortes variations de surface selon les pays. En 2009, la consommation de produits alimentaires bio dans l'Union européenne a été estimée à 17,3 milliards d’euros, dont un tiers en Allemagne. 72% des produits bio (en valeur) sont consommés dans quatre pays : l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie.

 

L’évolution de l’agriculture biologique en Europe

 

1993

2002

2005

2009

Surface (en millions d’ha)

0.8

5.8

6.8

8.6

Nombre d’exploitations

36 080

142 348

139 930

209 111

 

Au niveau mondial, environ 37.5 millions d’hectares étaient consacrés à l’agriculture biologique en 2009.

Une Conférence internationale ONU/FAO de mai 2007 sur l’agriculture biologique et la sécurité alimentaire a conclu qu'à l'échelle mondiale, l’agriculture biologique, si elle est soutenue par une volonté politique, peut contribuer à la sécurité alimentaire, dont celle des pays riches également menacés par la crise des énergies fossiles, les changements climatiques et certaines faiblesses de la chaîne alimentaire ; atténuer les impacts de nouveaux problèmes, tels les changements climatiques, grâce à une fixation améliorée du carbone du sol et une meilleure résilience ; renforcer la sécurité hydrique, par exemple la qualité de l’eau, de moindres besoins en irrigation, la restauration humique du sol, de meilleurs rendements en cas de stress hydrique dû aux aléas climatiques ; protéger l’agro biodiversité, et en garantir un usage durable ; renforcer la suffisance nutritionnelle, par la diversification accrue des aliments biologiques ; stimuler le développement rural, notamment dans des zones où le seul choix est la main d’œuvre, grâce aux ressources et savoirs locaux.

Le Président de la Conférence a souhaité la constitution d'un réseau international de recherche et de vulgarisation en faveur de l'agriculture biologique et des sciences agro écologiques, en estimant que plus d'argent et moyens publics devraient y être consacrés. Il estime aussi que les mêmes règles devraient être appliquées à tous.

Toutefois, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a fait le point sur la confusion entretenue sur cette conférence et la position de la FAO. En effet, s'il constate que l'agriculture biologique peut contribuer à la lutte contre la faim dans le monde, il n'en reste pas moins que selon lui, seule l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques ou de synthèse, de manière judicieuse, est à même de la combattre.

Surface cultivée mondiale

Elle dépassait en 2009 les 37,5 millions d'hectares, avec de fortes variations régionales.

Surface cultivée bio par continent (en millions d’hectares)

Amérique du Nord

Amérique du Sud

Europe

Afrique

Asie

Océanie

2.7

8.6

9.5

1.0

3.6

12.2

Publié dans Agriculture

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